HOMMAGE AUX ANCIENS

11/11/2023
Au champ des morts - 9 Novembre 1918

 

Aujourd'hui, comme chaque année à pareil jour, j'ai fait mon pèlerinage au champ des morts. J'ai voulu me retrouver sur la tombe des chers disparus. Il faut se souvenir des morts. Il faut leur dire qu'ils ne sont point oubliés. Il faut les consulter aussi. Quelle lumière on en reçoit parfois, quand, en présence d'un devoir, on se demande comment ils agiraient eux-mêmes s'ils étaient à notre place !...

Les morts ne sont pas des absents; ils sont seulement des invisibles dont l'influence bienfaisante est plus discrète sans être moins efficace... C'est pourquoi on va souvent chercher auprès d'eux le secret de mieux vivre !

Mais elle est plus impressionnante la visite qui leur est faite dans les premiers jours de novembre. C'est la fête des Morts !...

Ils sont là, ceux que nous avons connus, aimés ; nous nous rappelons leurs traits, leurs paroles, leur dernier sourire ; il nous avait semblé que rien ne nous en séparerait jamais ! ... Et voici que la mort impitoyable nous les a enlevés, peut-être à l'heure où leur appui était plus nécessaire, leur affection plus douce, leur présence plus rassurante ! ... Il nous en est resté tout ce que nous avons su en garder; car, et c'est ce qui console, les morts laissent le meilleur d'eux mêmes à ceux qui ont le bonheur de croire au revoir futur et à l'éternelle vie de l'au-delà.

Oh! Que je les plains ceux qui n'ont pas la foi !

Ce jour-là, ils sont venus, eux aussi, au champ des morts. Je les ai vus: penchés sur les tombes qu'ils venaient de couvrir de fleurs ; ils pleuraient, mais leurs larmes n'étaient pas adoucies par cette espérance que nous éprouvons quand, près des fleurs que la nuit prochaine fanera nous nous mettons à genoux devant la pierre qui nous invite à prier.

Et, triste, je songeais au vide angoissant que devaient éprouver ces âmes devant des tombes qui ne se rouvriraient jamais pour leur rendre les êtres aimés, ensevelis dans la terre mais pas encore dans l'oubli.

Je pensais aussi, que, malgré tout à cette heure, ils devaient souhaiter que fût vraie la croyance des chrétiens. Et je priais Dieu d'éclairer ces vivants plus morts que les morts ! ...

Tandis que la foule, après une visite aux parents et amis se dirigeait curieuse, vers les tombeaux plus riches dont elle admirait l'ornementation plus somptueuse, il me sembla pas, au champ des morts comme sur la terre des vivants, les puissants étaient plus entourés que les humbles et les pauvres......

Alors, je m'en vais vers les allées plus étroites, porter sur les tombes abandonnées mon souvenir aux oubliés et ma prière aux inconnus …

[ crédit photo @galitzine.marie ]

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