J’AI DES AMIS, LE SEIGNEUR M’EN A DONNÉ
C'est à vous, messieurs, que je m'adresse. Cependant, puissiez-vous ne pas vous sentir accusés dans cette lettre, mais plutôt vous reconnaître à la place de ceux qui essaient d'être droits, ce sera tout à votre honneur. Je le dis car je l'ai sur le cœur, et je pense n'être pas le seul.
Vous savez... à la séduction, je préfère l'amitié pleine de charité et de simplicité. Vous me direz, l' amitié n'est-elle pas, tout autant que la séduction, marque d'attention ? Oui, assurément. Mais quand la seconde n'intéresse que vous, la première est portée au service des autres. Là est sa noblesse, si j'ose employer ce mot.
Bafoué à tort comme notre Seigneur, mais ô combien de fois moins ! Belle main tendue pour nous tirer à Lui que cet exercice d'humilité qu'Il nous offre. Grand bien me fasse d'être humilié, mon orgueil en a besoin. Oh non, je n'ai pas la prétention de faire mieux que d'autres. Et si je l'ai, ôtez-là moi. "Seigneur, faites-moi vivre d'amitiés humbles et charitables, et non d'amitiés orgueilleuses et vaniteuses". Telle sera ma prière. Je sais, c'est blessant, d'être traité de la sorte, ça fait mal. Mais c'est ainsi.
N'est-ce pas ici la devise de tout jeune homme et de toute jeune fille qui a promis un jour, trois doigts tendus vers le ciel, de donner sa vie pour le service des autres ? L'honnêteté pour franchise, la charité comme dévouement, et la pureté qui se suffit à elle-même, accomplissement précieux des deux premières vertus. Et tous trois eux-même piliers d'une belle amitié ? Je préfère, messieurs, que vous vous reconnaissiez là-dedans.
Messieurs, ne salissez pas ce beau sentiment qu'est l'amitié. C'est la plus grande honte que vous puissiez vous faire à vous-même. Et vous, mesdemoiselles, sachez le reconnaître. C'est le plus beau cadeau que vous puissiez nous faire.
Auteur @bernard_photographiecrédit photo @nathanael_delacostelareymondie