PAR PITIÉ VIVEZ

Vivre, c'est certes beaucoup de choses, beaucoup de réponses différentes. Scientifiques,philosophiques, théologiques, logiques… oui. Mais concrètes, surtout ! Vivre, c'est beaucoupde choses, beaucoup de petites choses.Vivre, c'est se brûler en faisant une vaisselle trop chaude ; c'est mettre deux jours à retirer dela terre de sous ses ongles après avoir jardiné ; c'est se planter dix échardes dans la main encoupant du bois ; c'est avoir les pieds mouillés en traversant un champ pieds-nus dans la roséedu matin ; c'est attraper un coup de soleil après une journée de marche au mois d'août ; c'estécouter un grillon le soir qui se tait pourtant dès que l'on s'en approche ; c'est se couper avecun brin d'herbe dans lequel on essaye de souffler ; c'est sentir le vent frais vous réveiller lematin quand on dort à la belle étoile ; c'est sentir la fumée âcre et piquante d'un feu de bois ;c'est supporter les cris d'un enfant à peine né en pensant qu'un jour, cet enfant sera le nôtre ;c'est s'acharner sur le pli d'une chemise froissée ; c'est sentir les courbatures de la journée ens'allongeant dans son lit ; c'est chuchoter à l'oreille de quelqu'un que l'on aime ; c'est offrir unservice par simple plaisir d'aider ; enfin, c'est accepter le sourire d'un ami qui vous redonne ducourage.Il n'y a rien de grand, rien d'exceptionnel, ni rien d'extraordinaire, dans tout ça. Ce ne sont quede petites choses, mais qui, mises bout à bout, nous donnent une raison de sourire.Et vous, dans votre vie, vous trouverez mille autre petites choses comme celles-ci. Tout cela,rien ni personne ne pourra ne nous l'enlever. Quoi qu'il arrive, quoi que l'on dise, où que l'onsoit, toujours nous aurons ces petits instants à savourer.Non, je n'ai pas écrit ça à tête reposée. Non, je n'ai pas planché pendant deux heures sur monbureau. Non, je n'ai pas demandé conseil, cherché des idées, recueilli des témoignages. J'aipris, jour après jour, tout les petits détails du quotidien qui me rappellent l'importance d'êtreconscient de ce qui nous entoure.Sortons de notre aveuglement. Sortons de votre conditionnement. Sortons de notre routineinconsciente, et remplaçons-la par une habitude consciente. Ouvrons les yeux. Émerveillons-nous.Osons sourire, osons prier, osons remercier. Aujourd'hui, le monde ne sourit pas, il estapathique et morose. Le monde ne prie pas, il est laïc. Il ne remercie pas, il est ingrat.Ne nous contentons pas de nous lever, de manger trois fois par jour, de travailler et de nousrecoucher. Prenons le temps de penser à ce que nous faisons, de faire chaque chose comme sielle était importante, comme si elle était la dernière dont nous profitions, comme si ce jourétait le dernier offert à Notre Seigneur. Rien n'est anodin, rien n'est laissé au hasard. Dieu l'avoulu pour nous.Tout ce que je dis, c'est dans la plus humble humilité que j'ose le dire. L'humilité de vouloirapprendre, que j'espère toujours garder ; et l'humilité de partager, car l'on apprend mieux enpartageant. Alors toutes ces choses, ne les gardez pas égoïstement, partagez-les aussi.La charité, c'est cela aussi. Parce que j'essaie de faire attention à toutes ces petites choses, ilme prend l'envie de les partager, tout comme parents et amis l'ont fait pour moi. Car lebonheur se savoure mieux quand il est partagé.La caresse d'une brise légère lors d'une sieste printanière ne se raconte pas. Elle se vit. Elle nese vit que si l'on sait la sentir et la comprendre. Elle ne se comprend que si l'on sait d'où ellevient. Elle ne se vit qu'avec des gens qui ont compris comment vivre.Vivre, c'est savoir utiliser son cœur et ses sens pour admirer ce qui nous entoure, apprendre àdonner et savoir remercier Notre Seigneur pour ce cadeau qu'il nous fait, pure gentillesse deson Cœur sacré qui déborde d'amour.

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