Moment lumière - heure route

Le moment-lumière ou l’heure route chère guide aînée, cher routier, est un temps que tu donnes à Dieu, tous les jours. C’est un temps de réflexion, de méditation, de prière et de temps gratuit et donné pour le Ciel ! Sois exigeant ! Tu offres au Bon Dieu ce petit temps en te mettant à sa disposition.

« Guides aînées … Réjouissez-vous d'avoir reçu la plus belle des missions, celle d'orienter la route, d'assumer le monde, celle de soutenir le courage en allumant sur la colline sombre, des feux ».

Père Doncoeur - 1932

                               

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Cheminer avec Dieu 

Cette nuit j'ai eu un songe : je cheminais sur la plage accompagné du Seigneur. Ses traces sur le sable rappelaient le parcours de ma vie: les pas du Seigneur et les miens. Ainsi nous avancions tous deux jusqu'à la fin du voyage. Parfois une empreinte unique était marquée, 12 c'était la trace des jours difficiles des jours de plus grande angoisse de plus grande peur de plus grande douleur... J'ai appelé : « Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie, j'ai accepté de vivre avec toi. Pourquoi m'avoir laissé seul aux pires moments? » Il m'a répondu : « Mon fils; je te l'ai dit : Je serai avec toi tout au long de la route, j'ai promis de ne pas te quitter. T'ai-je abandonné ? Quand tu ne vois qu'une seule trace sur le sable c'est que ce jour-là c'est moi qui t'ai porté. »

Ademar de BARROS

Fidèle à sa promesse 

Chers éclaireurs,

Si par hasard, vous avez assisté à la représentation de Peter Pan, vous vous souviendrez que le chef des pirates était toujours en train de préparer son dernier discours, car il craignait fort que l'heure de sa mort venue, il n'eût plus le temps de le prononcer. C'est à peu près la situation dans laquelle je me trouve, et bien que je ne sois pas sur le point de mourir, je sais que cela m'arrivera un de ces prochains jours et je désire vous envoyer un mot d'adieu.

Rappelez-vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi ; aussi méditez-le.

J'ai eu une vie très heureuse et je voudrais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous.

Je crois que Dieu nous a placés dans ce monde pour y être heureux et pour y jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui créent le bonheur. Vous y arriverez tout d'abord en faisant de vous, dès l'enfance, des êtres sains et forts qui pourront plus tard se rendre utiles et jouir ainsi de la vie lorsqu'ils seront des hommes.

L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses plutôt que le côté sombre.

Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. Essayez de quitter la terre en la laissant un peu meilleure que vous ne l'avez trouvée et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait « de votre mieux ». Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre Promesse scoute même quand vous aurez cessé d'être un enfant - et que Dieu vous aide à y parvenir !

Votre ami,

Baden-Powell ( dernier message de Baden Powell aux scouts )


Être jeune 

La jeunesse n'est pas une période de la vie,

elle est un état d'esprit, un effet de la volonté,

une qualité de l'imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité,

du goût de l'aventure sur l'amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années : on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal.

Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l'âme.

Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs

sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille. Il demande comme l'enfant insatiable : Et après ? Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance en vous-même.

Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.

Réceptif à ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.

Si un jour, votre coeur allait être mordu par le pessimisme

et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

D'après Général Mac Arthur 1945

La joie du don 

La joie est prière La joie est force

La joie est amour.

Dieu aime celui qui donne avec joie.

La meilleure manière de montrer notre gratitude envers Dieu et envers les gens, c'est d'accepter tout avec joie.

Ne laissez jamais le chagrin vous noyer au point d'en oublier la joie du Christ ressuscité.Nous aspirons tous au ciel où est Dieu, mais nous avons le pouvoir de nous trouver dès maintenant dans ce ciel :

Il suffit d'être heureux avec lui, en l'instant présent.

Mais être heureux avec lui, maintenant, cela veut dire:

aimer comme il aime,

aider comme il aide,

donner comme il donne,

servir comme il sert,

sauver comme il sauve,

être avec lui 24 heures par jour,

le toucher avec Son déguisement de misère, dans les pauvres et dans ceux qui souffrent

Un coeur joyeux est le résultat normal d'un coeur brûlant d'amour.

C'est le don de l'Esprit, une participation à la joie de Jésus vivant dans l'âme. Gardons dans nos coeurs la joie de l'amour de Dieu et partageons cette joie de nous aimer les uns les autres,comme Il aime chacun de nous.

Mère Teresa 

Petites béatitudes 

Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser.

Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière il leur sera épargné bien des tracas.

Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils deviendront sages.

Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles.

Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage.

Heureux êtes vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.

Heureux êtes vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace :

votre route sera ensoleillée.

Heureux êtes vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d'autrui même si les apparences sont contraires :

vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix.

Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien des bêtises.

Heureux êtes vous si vous savez vous taire et sourire même lorsqu'on vous coupe la parole, lorsqu'on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds :

l'Evangile commence à pénétrer votre coeur.

Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.

Joseph Folliet

Sois un exemple

Sois un exemple.

Je ne te demande pas de crier

Que les autres ont tort, ou que tu as raison ;

Je ne te demande pas de te rebeller

Ni de te résigner...

Je te demande d'agir,

Je te demande de servir,

De poursuivre ton chemin l'esprit ouvert et joyeux.

Je te demande de vivre de telle sorte

Que ta présence soit une joie pour les autres,

Que tes paroles soient un réconfort,

Que ta volonté rassure ceux qui doutent,

Que tes efforts leur donnent envie d'avancer,

Que ton amitié soit espérée d'eux.

Je te demande de vivre de telle sorte que les autres aient envie de te suivre... Sois un exemple.

Un exemple de service et d'humilité,

Un exemple de partage et de joie,

Un exemple d'amour et de paix...

Il y a tant de gens qui t'attendent !

Sois un exemple,

Et tu verras :

Sans rien abandonner,

Sans crier,

Sans rien casser,

En servant,

Tu auras fait un bon chemin

Et tu auras gagné en simplicité.

Olivier Echasseriau

Départ routier 

Être heureux: Quel beau programme! Qui ne souhaiterait pas être heureux, connaître le bonheur toute sa vie? Nous en tant que chrétiens, en tant que scout, en tant que Routier, nous avons notre rôle à jour. Dans l'évangile, les Béatitudes nous donnent d'ailleurs une feuille de route pour atteindre le bonheur. Notre mission est importante: rayonnons la paix et la joie. Pier Giorgio Frassati disait même: "Un catholique ne saurait manquer de gaîté; la tristesse doit être bannie des coeurs catholiques; la douleur n'est pas la tristesse, qui est une maladie, la pire de toutes". Claire de Castelbajac nous a également laissé un message qui est d'ailleurs très explicite "Tu as pour vocation le bonheur!". Pour nous, routiers, le chemin vers le bonheur nous est tracé, il nous est proposé. Comment ne pas se rendre compte que le Départ routier, cet engagement qui est là, à portée de main, nous accompagnera vers ce bonheur. Relisons ce cérémonial, ne nous propose-t-il pas un idéal de vie vers lequel on souhaite progresser? N'est-il pas un chemin vers la sainteté? Certes, la vie nous réserve toujours des moments difficiles, des épreuves; aussi bien pour nous que dans notre entourage. Certes il est difficile d'imaginer que le bonheur peut être partout en voyant un sans abri au coin de la rue, un orphelin rencontré en Roumanie lors du dernier camp d'été ou autres... Mais, c'est là notre mission de scout et d'Homme: rendre le monde "un peu meilleur". C'est à nous d'agir au quotidien! Dans l'action, dans le service aux autres nous pouvons apporter une petite graine de bonheur: ce dernier nous envahira également. ne devient-on pas heureux en se mettant au service de notre prochain? Deplus, notre Foi est une vraie richesse à partager, plus qu'une béquille, le Seigneur nous accompagne, nous porte. Sachons témoigner de ce qui nous anime, de ce qui nous fait vivre. Le bonheur ne se trouve pas en se laissant aller, en ayant une vie "plan-plan". Le bonheur se trouve dans l'engagement.                                                                                                                                                  [ heure route clan Saint Louis ] 

Le camp 

Demain nous partirons !

Demain c'est le départ !
Il y a si longtemps que nous attendons ce jour.
Tout l'hiver, nous l'avons attendu.
Demain nous partions et ce sera le bond dans l'espace et la lumière.
Je me réjouis !

Oublier la ville, les maisons, les chambres étroites, l'asphalte éblouissant, le bruit des rues et le bruit des hommes ; le travail quotidien, la besogne coutumière, la hâte, les soucis, les fatigues, les ennuis, tout oublier... et bondir dans l'espace vert ; vivre au pâturage, dans un vieux chalet.

Il y a un torrent tout près.
Il vient de haut.
L'eau blanche saute sur les cailloux, entre les sapins noirs.
Il y a des soldanelles dans la mousse et les myrtilles vont mûrir.
Je me réjouis !
Au soleil, nos corps deviendront bruns, et nos cœurs légers.
A la montagne, nos poitrines s'empliront d'air fort, et nos âmes prendront la sérénité de ces lieux tranquilles où l'on marche sans hâte ; où l'on vit sans hâte ; où l'on s'arrête pour cueillir une gentiane ; où l'on s'assied pour regarder l'horizon ; où l'on s'étend pour découvrir les fleurs de la mousse ou la racine d'un tussilage.
Je me réjouis !
J'entends déjà le rire des "puces" ; le crépitement des feux ; le silence des nuits et ce petit cri matinal de l'oiseau qui s'éveille ; et les éclaireuses - qui se frottent les yeux - qui bâillent et qui soupirent.
J'entends celles qui se lèvent. Elles marchent sur la pointe des pieds, elles courent sur le bois. Une porte s'ouvre et puis se referme. On remue dans la cuisine ; on fend du bois ; on déplace des marmites : c'est le chocolat qui se prépare.
J'entends les exclamations de surprise et de ravissement à chaque découverte nouvelle, et les sauts enthousiastes qui sont à l'expression de la joie saine qui s'échappe jubilante d'un corps qui n'est pas fatigué.

Vivre là-bas ...
Vivre toujours d'une vie simple et saine et forte et si bonne.
Ah ! le camp, le camp... ça n'a pas son pareil !
On peut s'amuser partout et rire.
Mais au camp, on s'amuse et l'on devient meilleure.
C'est l'espace qui fait cela ; la vie en commun ; le travail solidaire : et puis les chefs ; les herbes que l'on suce ; oui, les petites herbes que l'on suce doucement sans rien faire ; et les fleurs qu'on cueille ; et les myrtilles que l'on mange ; et le torrent dans lequel on se baigne, et le soleil, le soleil qui est partout et qui nous poursuit depuis le matin jusqu'au soir, qui nous caresse et qui nous brûle ; et le chalet qui nous abrite ; et le vent qui nous parle, la nuit, à travers les fentes et les fissures ; et la lune et les étoiles et la nature entière, si belle dans ce coin perdu. Oui, si belle !
Demain nous partirons !
Je me réjouis !

Aimée Degallier-Martin ( Lézard) 

Promesse

Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse.

Ce n'est pas difficile ; ce n'est pas audacieux ; ce n'est pas présomptueux de promettre qu'on veut faire tout son possible pour servir Dieu ; aider son prochain, obéir à la Loi.
Ce n'est pas difficile parce que tu ne promets pas de ne jamais faillir ; tu ne promets pas de ne jamais désobéir, de ne jamais te tromper ; cela tu ne le pourrais pas, car tu n'es pas une sainte ; pas plus que moi ; pas plus que nous.
Tu promets seulement de faire tout ton possible... ce que tu peux ; comme tu peux ; de ton mieux.
Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse.

La Promesse est une force ; une direction que tu donnes à ton effort. Et l'effort te conduira d'effort en effort, à travers la vie, jusqu'au but que tu t'es proposé.

La Promesse est une force.
Quand tu l'auras faites, tu ne seras pas meilleure ; tu seras plus forte. Et s'il t'arrive un jour d'hésiter, de ne pas très bien savoir si telle chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire, tu te souviendras qu'un soir, où les bruits s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu, et tu n'hésiteras plus.
Tu sauras si la chose est faisable ou si elle est de celle qui ne doivent pas se faire.

La Promesse est une force.

Tu ne seras pas toujours aussi bien disposée qu'aujourd'hui. Tu n'auras pas toujours celle joie débordante ou cette calme sérénité, parce qu'il y a des tourmentes dans la vie, de grandes lassitudes, des chagrins d'enfants et des tristesses d'adultes, de soudaines incertitudes.
Alors, peut-être, par un triste matin d'une triste journée, tu te diras : "A quoi bon tout cela ?..." et puis tu te souviendras qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu.
Et tu ne diras plus : "A quoi bon tout cela", mais parce que tu n'as qu'une parole ; parce que ton âme est simple et droite ; parce que tu ne peux servir deux maîtres, ni obéir à deux lois qui se contredisent, tu resteras fidèle à ta Promesse : tu serviras Dieu, tu aideras ton prochain, tu obéiras à la Loi.
La Promesse est une force.
D'autres l'ont faite avant toi.
D'autres la feront après toi.
Et c'est toujours la même chose ; la même discipline qu'on s'impose librement ; la même obéissance et le même service qu'on choisit librement.
Librement tu es venue parmi nous et librement tu as marché dans nos rangs. Tu connais les éclaireuses ; leur Loi ; leur idéal. TU sais ce que tu dois être : une fille simple et forte ; active et sereine.
Tu sais tout cela et tu le veux ainsi.
Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse.

Aimée Degallier-Martin ( Lézard) 

Obéissance 

J'aurais beaucoup à te dire, mon scout, sur Nazareth, car j'y ai passé presque toute ma vie avec mes parents.

Et je leur étais soumis.

Ce n'était pas pour mon agrément que je m'étais incarné. J'étais homme, et j'étais enfant, et j'obéissais comme un enfant.

J'obéissais à Marie, j'obéissais à Joseph, j'obéissais aux clients de mon père nourricier.

Et je me nourrissais d'obéissance. C'était ma vie.

Non seulement à dix ans et à douze ans, mais à dix-sept et à trente.

Et je ne me croyais pas trop grand pour obéir, moi qui commandais à la mer, aux démons et à la mort.

J'obéissais à mes créatures parce que telle était la volonté de mon Père Eternel.

J'obéissais à un charpentier de village, et, quand il m'enseignait à travailler le bois, je ne cherchais pas à lui apprendre son métier.

J'obéissais à une petite fille des hommes, et sans doute que c'était la Reine des Anges, mais c'est moi qui l'avais choisie pour Mère et qui l'avais faite Immaculée.

J'obéissais allégrement, intérieurement, divinement.

Du matin jusqu'au soir.

Pendant trente ans.

Et ma Mère attendait toujours et s'étonnait de mon obéissance en me voyant grandir.

Ceci pour t'apprendre, mon scout, qu'on reste toujours le petit garçon de sa maman.

Quand Joseph m'ordonnait de raboter les planches, je ne disais point que je préférais fendre le bois.

Et quand ma Mère me priait de mettre la table, je ne répondais pas que j'aimais mieux aller aux provisions.

Ils ne me demandaient pas mon avis, et mon Père Eternel non plus.

Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.

Et le Verbe s'est fait chair.

Et il leur était soumis.

Apprends à vénérer les travaux domestiques. Depuis le jour où j'ai eu la force de rendre un service jusqu'au jour où je suis parti pour recevoir le baptême de Jean, je n'ai pas fait autre chose.

C'est ainsi qu'a vécu le Sauveur du monde.

Le scout est fait pour servir son prochain et le devoir du scout commence à la maison.

Sanctifie donc tes actions ordinaires : quand tu allumes le feu, ou quand tu balaies, lorsque tu fais la cuisine ou que tu vas acheter des vivres, songe que ton Dieu n'a pas fait autre chose et qu'il a rendu vénérables ces besognes quotidiennes.

Heureux les petits ménages où tout le monde se sert et sert les autres.

Heureux les ouvriers qui travaillent de leurs mains.

Heureux es-tu si tes parents ne sont pas riches, et si ton travail leur est nécessaire.

Car alors ta maison ressemble à ma maison.

Méditation du Père Sevin 

PAR AMOUR

Vous triomphez du mal par le bien chaque fois que par amour pour le Christ et en suivant son exemple,
vous vous libérez de l'esclavage
de ceux qui veulent ''avoir'' plus et non ''être'' plus.

Quand vous savez être simples avec dignité,
dans un monde où le pouvoir se paie
à n'importe quel prix;

quand vous êtes des cœurs purs
au milieu de ce qui se juge seulement
en termes de sexe, d'apparence ou d'hypocrisie;

quand vous construisez la paix
dans un monde de violence et de guerre;

quand vous luttez pour la justice
devant l'exploitation de l'homme par l'homme
ou d'une nation par une autre;

quand avec la généreuse miséricorde,
vous ne recherchez pas la vengeance,
mais en venez à aimer l'ennemi;

quand au milieu de la douleur et des difficultés,
vous ne perdez pas l'espoir et la confiance dans le bien,
soutenus par le conseil et l'exemple du Christ
et l'amour de l'homme frère.

Alors vous vous convertissez
en transformateurs efficaces et radicaux du monde
et en constructeurs de la nouvelle civilisation
de l'amour, de la vérité, de la justice
que le Christ apporte comme message.

Anonyme 

Tu seras un homme mon fils 

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties sans un geste et sans un soupir ; si tu peux être amant sans être fou d'amour, si tu peux être fort sans cesser d'être tendre et, te sentant haï sans haïr à ton tour, pourtant lutter et te défendre ; si tu peux supporter d'entendre tes paroles travesties par des gueux pour exciter des sots, et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle, sans mentir toi-même d'un seul mot ; si tu peux rester digne en étant populaire, si tu peux rester peuple en conseillant les rois et si tu peux aimer tous tes amis en frère sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; si tu sais méditer, observer et connaître sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître, penser sans n'être qu'un penseur ; si tu peux être dur sans jamais être en rage, si tu peux être brave et jamais imprudent, si tu sais être bon, si tu sais être sage sans être moral ni pédant ; si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux menteurs d'un même front, si tu peux conserver ton courage et ta tête quand tous les autres les perdront, alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire seront à tout jamais tes esclaves soumis et ce qui vaut que les Rois et la Gloire, Tu seras un Homme, mon fils.

Rudyard Kipling 

La franchise et la pureté 

Soyez purs.
Si un ami qui vous est cher comme la pupille de l'œil vous porte au péché, faites-le partir. Si un chef de patrouille, qui vous est aussi utile que votre main droite, est une occasion de chute pour ses frères, retranchez-le sans pitié, comme vous amputeriez votre main droite si elle était gangrenée.
Mieux vaut pour vous perdre un ami, mieux vaut pour la troupe perdre un boute-en-train et un vrai chef que de sombrer vous-même dans le péché ou de voir la troupe déchoir de mon amour.
Car qui ne vous aide pas à servir Dieu d'abord ne sert à rien qu'à vous damner.
Soyez francs.
Quand on vous demande si quelque chose est vrai, dites simplement oui ou non. Cela suffit. Si vous n'avez qu'une parole, on vous croira.
Ne faites pas vos Bonnes Actions pour être admirés des hommes, autrement cette admiration sera votre seule récompense, et bien vaine, si même vous l'obtenez.
Quand vous avez sauvé un enfant sur le point de se noyer, n'envoyez pas le récit de l'accident aux journaux, et si l'on vous demande votre nom, dérobez-vous en disant : je suis scout. Cela suffit.
Et si vous donnez une fête de charité pour une bonne œuvre, il est inutile de publier le montant de la vente ou du concert.
Que vos bonnes actions restent secrètes – entre Moi et vous.
Cela ne veut pas dire qu'il faille vous cacher pour les faire – ni que vous deviez les dissimuler à votre aumônier ou à votre scoutmestre quand ils vous en parlent.
Car ils ont le droit et le devoir de s'en informer et de savoir si vous pratiquez la loi scoute et si votre foulard est dénoué légitimement.
Mais je déteste la vanité et l'ostentation.

Tiré des méditations scoutes sur l’Évangile.

Père Sevin   

L’exemple de Jehanne

Elle fut l'admirable cheftaine, l'incarnation du chef. Comment et pourquoi cette pucelle a-t-elle réveillé un roi veule et une France endormie ?
Parce qu'elle était jeune.
On admire les vieux chefs [...] mais on suit les jeunes ; car ce qui entraîne, ce qui enthousiasme, c'est précisément le contraste entre l'âge et le rang, entre l'expérience si courte et la responsabilité si grande – entre le visage presque adolescent encore, et la maturité du caractère qui, en méritant le commandement, confère l'autorité. La Rochejacquelein, chef à 20 ans ; Marceau, Bonaparte, généraux à 26 ; et tout près de nous Guynemer, capitaine à 22, étaient de cette race – de cette race dont impérieusement, vous, fils et frères chefs, vous devez être.
Et c'est pourquoi nous n'avons pas tort, nous, auteurs d'un mouvement de jeunes, de vouloir qu'il soit dirigé par des jeunes. Il est entendu qu'à 21 ans vous ne serez pas des chefs consommés et « qui n'avez plus rien à apprendre » ; mais si à 21 ans vous n'avez pas une âme de chef, vous ne l'aurez ni à 30 ni à 40. Reste qu'on peut se former.
À quoi la première condition est précisément de demeurer jeune. Et c'est votre devoir fussiez-vous commissaire à cheveux gris.


Revue Le Chef, n° 61, mars 1929.

Père Sevin 

La vocation d’être scout

Jésus parle :
Tu es mon ami, non plus seulement mon serviteur : mon ami, parce que je t'ai fait connaître plus qu'à d'autres les secrets du Père.
Tout ce que tu as, tu l'as reçu. De moi.
Tout ce que tu es, tu l'es par moi.
Ce n'est pas toi qui m'as choisi pour Dieu, c'est moi qui t'ai choisi.
J'ai choisi ton âme entre toutes les âmes possibles et qui n'existeront jamais : je l'ai créée et je lui ai donné un corps.
Je t'ai choisi entre tous les hommes pour te faire chrétien. Et entre tous les chrétiens pour te faire Français. Et entre tous les Français pour te faire scout de France.
Pense aux millions d'infidèles qui ne seront jamais chrétiens et mourront sans savoir que je suis mort pour eux. Pense à tous les chrétiens qui n'ont pas le bonheur d'être fils du Royaume très chrétien et de descendre spirituellement de saint Louis et de sainte Jeanne la Pucelle.
Pense à tous les petits garçons de France qui n'ont pas la chance d'être Scouts - la grâce d'être Scouts.
Tu crois que tu es Scout parce que tu as voulu le devenir. En vérité, je te le dis, c'est moi qui t'ai élu en secret et qui préparais toutes choses pour que tu le devinsses. Car c'est une élection, puisque mes scouts sont une élite.
Je t'ai élu, je t'ai distingué, je t'ai choisi. Et tel est l'effet de ma prédilection, de ma dilection de préférence. Je t'ai aimé gratuitement. Tu n'y es pour rien. Je t'ai choisi, et tel est le mystère de mon amour. Et mon amour fait bien les choses.

Tiré des méditations scoutes sur l’Évangile.

Père Sevin 

L’annonce de l’Évangile

C’est à vous que je parle, chefs de patrouille. Tout votre scoutisme est un ministère. Allez d'abord vers les brebis perdues de la Maison d'Israël – c'est-à-dire vers les petits catholiques abandonnés. Allez, enseignez-les et faites-en des scouts pour mon amour.
Guérissez les malades, pansez les blessés, faites-vous infirmiers des corps et des âmes.
Purifiez ceux qui sont atteints de la lèpre du péché en leur apprenant à se confesser et en leur montrant la beauté de la vertu.
Et peut-être ressusciterez-vous ainsi les âmes en péché mortel.
Voilà vos bonnes actions.
Et il ne faut pas les faire payer, celles-là, ni les autres.
Dans vos voyages, ne vous encombrez pas de pro­visions, ni de vêtements de rechange ; et souvenez-vous que votre bâton n'est pas une arme, mais un secours pour votre fatigue, et surtout pour celle du prochain.
En quelque lieu ou village que vous arriviez, demandez où demeurent les plus honnêtes gens et campez sur leur terre. Soyez courtois et saluez-les en disant : « Que la paix du Seigneur soit sur votre mai­son. »
Vous avez des animaux comme emblèmes, et je ne vous en reprends pas, car j'ai créé les animaux et leurs qualités et j'en ai tiré des leçons dans mon Évangile pour les Juifs qui m'entendaient.
La brebis est douce, docile et bienfaisante.
Je vous envoie, mes scouts, comme des brebis au milieu des loups.
Méfiez-vous de ceux qui peuvent vous faire du mal.
Soyez donc prudents comme des serpents, et purs comme des colombes.

Tiré des méditations scoutes sur l’Évangile.

Père Sevin 

Les jeunes filles  

Les jeunes filles sont l'image précieuse de notre mère lorsqu'elle avait notre âge.
Petites ou grandes, blondes ou brunes, elles sont claires, nettes et saines, et Dieu lui-même doit sourire lorsqu'Il les voit passer.
Plus tard seulement, lorsque tu seras plus mûri, tu découvriras parmi elles, ta femme de demain.
Aujourd'hui, considère-les tout simplement comme de franches compagnes.
Une éducation faussée nous a trop souvent appris à ne voir dans la femme qu'une occasion de péché, au lieu d'y déceler une source de richesses.
Mais sœurs, cousines, amies, camarades ou cheftaines, les jeunes filles sont les compagnes de notre vie, puisque dans notre monde chrétien nous vivons, côte à côte, sur le même palier.
Sans doute la camaraderie entre garçons et filles est chose infiniment délicate, qu'il faut mener avec prudence et régler chacun pour soi à sa propre mesure.
Mais c'est un manque a gagner certain que de négliger ce don de Dieu que sont les vraies jeunes filles.
Elles ont une vertu de pureté dont le rayonnement nous est salutaire, à nous qui devons batailler sans cesse pour maintenir en nous cette même pureté.
Si elles savent se tenir à leur place – et c'est d'elles uniquement que dépend, en leur présence, la tenue des garçons – leur influence peut être profonde.
Il n'est que de voir, sur une plage ou à la piscine, les jeunes gens cherchant à éblouir les jeunes filles. Un regard admiratif, un sourire suffisent pour donner à un garçon le coup de fouet d'amour-propre qui le fera sauter, malgré sa crainte, du haut du plongeoir.
Pourquoi, sur un plan différent, ce même regard et ce même sourire ne donneraient-ils pas à ce garçon plus de lumière et de cran dans sa vie ?
La chanson d'une eau vive entraîne loin du marais. La présence des jeunes filles écarte grossièretés et lourdeurs. Certaines d'entre elles, rencontrées aux heures mauvaises, vous clarifient littéralement l'âme.
Nous sommes de grands garçons maladroits et patauds. Les jeunes filles nous forcent à la politesse et à la courtoisie. Leur grâce nous allège et rétablit l'équilibre.
Nous sommes trop cérébraux. Les jeunes filles comprennent d'un seul coup avec leur cœur ce que nous disséquons péniblement avec notre raison. Leur présence est un apaisement. Elles sont un sourire et une douceur dans notre cercle de luttes.
Mon Dieu, faites que nos sœurs les jeunes filles soient harmonieuses de corps, souriantes et habillées avec goût.
Faites qu'elles soient saines et d'âme transparente.
Qu'elles soient la pureté et la grâce de nos vies rudes.
Qu'elles soient avec nous, simples, maternelles, sans détours ni coquetterie.
Faites qu'aucun mal ne se glisse entre nous.
Et que, garçons et filles, nous soyons, les uns pour les autres une source, non de fautes, mais d'enrichissement.

Guy de Larigaudie 

La pureté 

Sentir au fond de soi toute la boue, les fanges et le bouillonnement des instincts humains et se tenir au-dessus, sans y enfoncer, comme l'on marche sur des marais à sec, en se laissant soulever par une sorte d'allégement de tout l'être pour que le pied ne pénètre pas. Rester dans l'amour de Dieu comme dans la pureté du matin, sur l'étendue brillante du marais, sans que le corps croule dans la vase.
La chasteté est une gageure impossible et ridicule si elle n'a pour armature que des préceptes négatifs. Elle est possible et belle et enrichissante si elle s'appuie sur une base positive : l'amour de Dieu, vivant, total, seul capable de contenter l'immense besoin d'amour qui remplit notre cœur d'homme.
La danse est la grande joie du jeu libre de tous les muscles portés par le rythme de l'orchestre, avec tout ce qu'ajoute de grâce et de charme une présence féminine. Avec de saines et claires partenaires, elle est jeu de roi. Mais, si elle se résume en la possibilité de s'étreindre pourvu que l'on tourne, alors elle devient mauvaise et source de péché.
Il faut faire de toute faute un rebondissement vers un plus grand amour.
Nous ne sommes que des âmes déficientes dans de pauvres corps lourds de désirs. Mais nous vous aimons, mon Dieu, nous vous aimons de toute la force de ces pauvres âmes, de toute la force de ces pauvres corps. […]
Il est des heures lourdes où la tentation du mal vous tient si fort, si irrésistiblement, par tout le corps, que l'on ne sait plus que dire machinalement du bout des lèvres et sans presque plus y croire : Mon Dieu, je vous aime tout de même ; mais ayez pitié de moi.
Les pensées mauvaises choisissent le soir pour nous envahir, parce que les heures nocturnes sont propices à la fièvre de l'imagination et du corps. Une bonne manière de s'en rendre maître est de prendre sa couverture et de coucher tout bonnement à côté de son lit, sur le plancher. Notre frère l'âne, calmé, en demeure tout pantois et, dominées, les pensées mauvaises s'éloignent.
Au moment d'une tentation violente, alors que la volonté se défibre et que le corps tout entier s'alanguit prêt à céder, il est bon, pour témoigner malgré tout un peu d'amour à Dieu, de s'obliger à une mortification minime : ne pas mettre de sel dans le potage trop fade, ou ne pas déplacer un objet qui vous gêne. Cet acte infime d'amour, mais qui demeure possible dans la pire débâcle apparente de l'âme, est comme un appel de la grâce et la volonté s'en trouve raffermie.
Ce devait être une métisse. Elle avait des épaules splendides et cette beauté animale des sang-mêlés, aux lèvres lourdes et aux yeux immenses. Elle était belle, sauvagement belle. Il n'y avait vraiment qu'une chose à faire. Je ne l'ai pas faite. Je suis remonté à cheval et je suis parti à toute allure, sans me retourner, en pleurant de désespoir et de rage. Je crois qu'au jour du jugement, si je n'ai pas autre chose à donner, je pourrai offrir à Dieu comme une gerbe, toutes ces étreintes que, pour son amour, je n'ai pas voulu connaître.

Guy de Larigaudie - Étoile au grand large 

À l’école de la vie 

Nous avions choisi le terme de « guide » parce qu'il suggérait une idée de poésie et d'aventure … Quand on parle de guide, en Europe, on pense naturellement à ces montagnards de Suisse et d'autres pays qui, par leur bravoure, par leur habilité à surmonter les obstacles, par l'aide qu'ils prêtent à leurs compagnons et par leur résistance physique, peuvent guider les touristes dans leurs ascensions périlleuses… Eh bien, je pense que c'est le cas actuel de la majorité des jeunes filles, elles ne désirent pas rester inactives, elles ne veulent pas seulement traverser la plaine, elles aimeraient mieux se montrer des personnes actives sur lesquelles on puisse compter … Elles aussi ambitionnent de surmonter les obstacles de leur vie, elles aussi espèrent aider les autres dans les moments difficiles.

Baden Powell - À l'école de la vie 

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